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Quelques mots de loin :
Je me souviens de vous tous…
De nos rires, de nos amours, de nos croyances.
De l’intensité de nos vies, magnifiques.
Mais je me souviens aussi de… 
#Témoignage #ChardonsBleus
Je me souviens…
De l’absence de nos parents, du non-dit.
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Des lettres et des colis, rares, éparpillés,
parfois donnés en pâture aux corneilles.
Je me souviens…
Des courses pieds nus dans les chardons en plein hiver.
Du noir de la cave à chaussures.
De ce carré de chocolat unique.
De la faim.
Je me souviens…
De cette phrase :
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« Ne dites pas à vos parents… ils pourraient être tristes. »
Je me souviens…
Des départs en minibus depuis Bruxelles,
où chacun pleurait en silence de quitter,
encore une fois,
nos parents.
Je me souviens… 10 ans.
Enfant dans le givre, à l’aube.
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Vêtu d’une simple culotte de coton.
À me prosterner jusqu’à ce que l’herbe brûlée par le froid apparaisse.
Puis changer de place, pour effacer d’autres espaces de givre.
Je me souviens… 10 ans.
Le mouchoir humide dans la bouche pour étouffer les cris.
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Le noir de la cave pour dissimuler les coups.
L’envie que tout s’arrête.
La peur.
Je me souviens…
Le goût des pommes pourries,
des croquettes du chien,
tenaillé par la faim.
Je me souviens… 12 ans.
Les courses à pied la nuit dans le froid.
Les baignades à 5h30 du matin,
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dans l’eau glaciale,
de novembre à mars.
Je me souviens… 24 ans.
Les mots d’un homme :
« Tu es comme mon fils. »
Puis, pour protéger le groupe,
m’accuser de trahison.
Me jeter.
M’arracher au bonheur de l’amour et d’une famille.
M’arracher à la naissance d’un fils.
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Aujourd’hui, je me souviens aussi.
Des textes bouddhiques, des enseignements.
Ils prêchent la simplicité…
Alors pourquoi ces grosses voitures,
ces villas en Espagne et ailleurs ?
Je me souviens…
Mon père, à mes 14 ans,
se posant la même question.
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Et moi, lui répondant :
« Le Maître est précieux, nous devons l’honorer. »
Ils enseignent la vertu.
Mais alors pourquoi ces coups,
ces douleurs,
ces silences ?
Pourquoi n’avez-vous pas apaisé la souffrance de vos enfants,
plutôt que défendre vos croyances ?
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Ce texte a été écris déjà il y a plusieurs années, aujourd'hui beaucoup de ces questions ont des réponses, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et les réponses se sont manifestées autant par leurs silence, leurs complicité que leurs aveux,rare.